La création à réinventer, l’autoproduction déjà rodée

▸ Désarmé par définition mais aventureux par vocation, le cinéma autoproduit a de nouvelles friches à explorer à l’ère du covid-19◂
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Voilà un mois de mai pour le moins particulier. Si le déconfinement arrive enfin, les rassemblements restent restreints, les lieux de culture et de sociabilité sont encore fermés, et quoi qu’il advienne, au 11 mai 2020, les choses ont sensiblement changé. 
Pour la création, comme pour la sociabilité, on dira qu’il faut réinventer. Plus seulement des formes esthétiques, mais des modalités de façonnage, des schèmes d’interaction, des manières de faire ensemble et de faire avec. Mais en temps de crise comme en temps normal, l’art ne devrait-il pas – de toute façon – être un lieu de réinvention perpétuelle ?
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On a fait beaucoup de films en solo pendant les deux derniers mois. Des pépites d’inventivité sont sorties tous les jours sur les réseaux sociaux, témoignant d’un besoin fort et constant de dire des choses par l’image, au-delà du factuel. 
Le film confiné est subitement devenu le genre roi, car le seul possible. Avec son tropisme méditatif particulièrement adapté à l’isolement social, difficile néanmoins de l’imaginer demeurer le seul et dernier genre cinématographique s’offrant à nous ! Drôle de vision que celle d’un patrimoine cinématographique qui n’inclurait que les journaux filmés d’Alain Cavalier ou les rêveries cinématographiques de Jonas Mekas, non ? Dans un autre registre, imaginez qu’il ne reste plus que Solange Te Parle sur YouTube, avec un Tibo InShape (ou plutôt une bonne dizaine) à l’opposé pour continuer le work out.
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Même si le genre confiné, si c’en est un, a en réalité prouvé sa très grande richesse via des déclinaisons nombreuses, on fait le pari que le besoin de créer à plusieurs va bientôt déborder. Et l’on attend en conséquence le reflux des projets dans La Fabrique de LabFilms 
Présentez aux autres les films qui vous trottent dans la tête, naviguez à tâtons, projetez-vous même si on n’y voit rien, expérimentez : c’est comme ça qu’on invente et qu’on se réinvente.
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Qu’on se le dise, l’heure est à une réorganisation interactionnelle radicale et la lourdeur logistique des tournages “industriels” semble, dans ce contexte, assez loin de constituer un avantage. 
Le cinéma autoproduit, en revanche, sait gérer le manque : il n’existe même qu’à travers lui. C’est toujours dans l’économie de moyens et souvent au travers d’équipes légères qu’il produit ses meilleurs résultat. 
Alors, tout compte fait, ne sera-t-il pas mieux armé pour appréhender “l’après” que son compère institutionnel ? Désarmé presque par définition, mais aventureux par vocation, comment pourrait-il, en effet, décliner aujourd’hui ? 
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A l’ère du covid-19, l’autoproduction pourrait être un lieu privilégié de réinvention. A vous de vous y engouffrer. Avec prudence… et audace, par le jeu fécond des contraires.
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